النشـرة الفنيـة..
تشكيــل
Hicham
Daoudi, président de la Compagnie marocaine des œuvres et objets d’Art CMOO
La promotion de l’art marocain
tributaire d’une visibilité à l’international
L’Agence de presse marocaine
(MAP) a organisé récemment en
partenariat avec l’Association « la
Pensée Plastique » une rencontre magistrale
avec Hicham Daoudi, président de la Compagnie marocaine des œuvres et
objets d’Art (CMOOA) dans le cadre du forum culturel, autour du thème : «
réalité et perspectives du marché de l’art au Maroc » et dont la panel a
été rehaussé par la participation de l’artiste de renom Hossein Tallal et le
critique d’art Aziz Daki. Cette rencontre, dont la diffusion en direct
a été assurée via MAP-Live sur le site mapexpress.ma avec une traduction
simultanée vers l'arabe, l’anglais et l’espagnol, s’inscrit dans le cadre d’un
cycle de rencontres à caractère culturel initié par l’Agence MAP dans le but de
contribuer à l’animation de la scène culturelle marocaine, qui enregistre
depuis quelques années un foisonnement impressionnant, et ce avec l’espoir de .faire entendre au grand public les voix des
intellectuels et des artiste
Ce Forum a été l’occasion d’un
débat passionné et passionnant avec une pléiade d’artistes-plasticiens,
collectionneurs, juristes, critiques d’art et de journalistes, sur le marché de
l’art
.marocain, ses réalités et ses perspectives d’avenir
Hassan Nour
L'avenir du marché de l’art marocain est tributaire d’un
investissement en amont qui tienne compte, à la fois, et de la formation et de
l’affirmation d’une visibilité à l’international, a affirmé, Hicham Daoudi : «
Le marché de l’art marocain, malgré le foisonnement des œuvres, souffre de
plusieurs limites, dont l’exiguïté du marché lui-même, une pauvre visibilité,
le manque d’expertise et surtout le trop de faux », a déploré M. Daoudi
A la base, a-t-il expliqué, il y a le manque d’écoles et
d’instituts de formation (le Maroc n’en compte que deux( l’Institut de Tétouan
des Beaux Arts et l’Ecole
Supérieure des Beaux Arts de Casablanca), contre 59 instituts en France
par exemple), la faiblesse de l’accompagnement des élèves artistes à l’entrée
comme à la sortie, la négligence par les galeristes de participer aux foires et
salons internationaux, le désintérêt des clients institutionnels pour le marché
de l’art, le manque d’experts, curators et spécialistes, et l’insensibilité des
médias à la chose .artistique
Chiffres à l’appui, il a précisé que le marché de l’art
marocain est insignifiant par rapport à un marché mondial qui, totalisant 15,2
milliards USD en 2015, a connu une croissance de 26 pc par rapport à 2013
(12,05 milliards USD) et une progression de 300 pc en une décennie, .portée principalement par le marché chinois
Il a signalé qu’avec un produit de vente de 5 milliards
d’euros, en 2015, la Chine vient en tête des ventes aux enchères publiques avec
une part de marché de 37,2 pc, suivie des USA (32,1), du Royaume-Uni (18,9), de
la France (3,3), de l’Allemagne (1,4), la Suisse (1) et de l’Italie (0,8
Par rapport au monde arabe, le volume de ventes de
Christie’s Dubaï s’élève à 24 millions USD par an, contre 10 millions USD pour
Sotheby’s Doha, a-t-il poursuivi, notant que, sur le plan africain, les records
des meilleurs artistes se répartissent entre les Sud-africaines Marlene Dumas
et Irma Stern (6,33 et 4,94 millions USD), suivie de l’Ethiopienne Julie
Mehretu (4,6 millions USD) ; c’est-à-dire loin, très loin devant « L’offrande » du Marocain Abbès Saladi (522.601 USD).«
Or, nous avons de très bons plasticiens, comme les Gharbaoui, Cherkaoui,
Chaïbia et autres Kacimi, qui se vendent très bien. Notre problème majeur est
avec le faux qui gangrène le secteur », a-t-il déploré, soutenant que « nous avons
atteint un stade caricatural où .les
faussaires s’invitent partout et la pollution passe même à l’étranger "
Pour venir à bout de ce fléau, M. Daoudi a préconisé que la
Police judiciaire se saisisse du dossier, parallèlement au renforcement de
l’expertise au sein des tribunaux et au regroupement des professionnels pour la
création de bases de données pour faciliter la .traçabilité
des œuvres et objets d’ar
Relevant que « le marché d’art n’est qu’une forme de
reconnaissance de l’œuvre artistique », il a mis l’accent sur l’importance de
renforcer la formation par l’ouverture d’autres écoles et instituts des
beaux-arts, glorifier l’histoire de l’art marocain, rendre hommage aux artistes
en baptisant de leurs noms des espaces publics : « Suite à la conférence donnée
à la MAP , je souhaite revenir sur deux points que je n'ai pas suffisamment
développés :Les structures de représentation des artistes et les expositions
internationales. Pour les structures de représentation il est important qu'une
nouvelle association puisse aujourd'hui regrouper toutes les nouvelles forces
vives de la création et qu'elle devienne un partenaire de dialogue des
administrations et des grandes entreprises marocaines pour générer du
sponsoring à la production d'œuvres et le financement de projets. Pour le
second cas, il faut que rapidement des expositions d'artistes des 3 générations
de notre histoire de l'art puissent être montées et voyager là où le marché
mondial se joue aux États-Unis, Chine
, Londres. Il faut voire au delà de la
France qui ne représente que 3.3% du marché mondial contre 92% détenus par les
3 premiers pays cités. La biennale de Venise est un vrai enjeu pour la
visibilité de notre pays. Nous avons d'excellents commissaires d'exposition et
le cas échéant nous pouvons encore piocher à l'étranger pour sélectionner le
meilleur profil. N'ayons pas peur de voir grand et de rêver collectivement.
L'art chez nous est une vraie richesse soyons à la hauteur de nos artistes. .», ajoute M. Daoudi
De son coté, Hossein Tallal, nous a confié en marge de ce
Forum : « On a une très bonne école, parce qu’elle est diversifiée : il y a les
naïfs, les abstraits, les figuratifs, les installateurs …etc. Cette diversité relève de la
lumière fascinante du Maroc qui a
beaucoup inspiré les maîtres de la peinture, en l’occurrence Delacroix, Matisse
et Majorelle. C’est une école vivante. Maintenant, nous sommes très heureux que les gens commencent à s’intéresser à la
peinture et aux artistes .Je pense que c’est grâce à SM le Roi Mohammed VI qui a donné une .impulsion et une vie à l’art au Maroc
A mon sens, on ne peut pas parler d’une peinture proprement
marocaine. Il s’agit d’art contemporain qui se veut universel. De par sa
position historique et géographique, le Maroc a été, est et sera toujours un carrefour où foisonnent
différentes tendances et expériences, ce qui représente un grand moment
de partage et d’enrichissement
Au niveau de Galerie Alif Ba créée par Chaibia, on a œuvré
pour l’ouverture sur des sommités artistiques
à l’échelle internationale dans le but de mener à bien une synergie
entre .les créateurs d’ici et d’ailleurs"
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