Huitième édition du Festival Mata
pour la culture et le patrimoine
Focus sur la
richesse du patrimoine immatériel du Maroc
C'est une
programmation des plus ambitieuses qu'a concocté cette année le festival Mata
pour sa huitième édition
placée sous le Haut Patronage de
Sa Majesté le Roi Mohamed VI et organisé
du 11 au 13 mai courant par l’Association Alamia Laaroussia pour
l’action sociale et culturelle en
partenariat avec le Festival International
de la Diversité Culturelle de l’Unesco
,et ce à Zniyed, commune de Larbaa Ayacha, Larache.
Dr. Abdellah
Cheikh
Au programme,
performances spectaculaire exceptionnelle de la fantasia «Aarous Mata », soirée
musicales animées par des artistes du Nord et d’autres régions du Maroc ,
soirées de Dikr et Samaa , conférences
et débats scientifiques, expositions de
productions artisanales régionales et de produits du terroir, entre autres.
Bref, tous les arts seront à la portée des habitants et des touristes de Larbaa Ayacha, dans la région de Larache.
Le tout se déroulera à travers des sites qui incarnent la richesse culturelle et
naturelle du Maroc , précise
les organisateurs de l'évènement dans un communiqué : « Cette manifestation sera marquée par la présence d’une grande
délégation des provinces du sud vu la
grande relation de ces tribus à l’extrême nord de notre pays et de leur
appartenance humaine, territoriale, politique et spirituelle au Royaume : un message à forte connotation à l'adresse
des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume. Elle traduit le lien
historique entre le nord et le sud ainsi que les liens de sang et de parenté
spirituelle. Il est à souligner que ce
festival s’inscrit dans le cadre
d’une action culturelle et sociale, et
en parfaite compatibilité avec les
objectifs de développement durable et citoyen. Son objectif est de faire un focus sur la richesse du
patrimoine immatériel du Maroc. Il
s’impose ainsi comme un rendez-vous incontournable pour l’ensemble des
habitants de la région contribuant véritablement à son rayonnement culturel et
à son attractivité touristique. Il s’ ’ancre encore plus dans son environnement
en capitalisant sur la richesse immatérielle de notre pays , et ce à la lumière
du discours royal : « Il s’agit
en l’occurrence de mesurer le capital historique et culturel de tout pays, parallèlement
aux autres caractéristiques qui le distinguent, notamment son capital humain et
social, la confiance, la stabilité, la qualité des institutions, l’innovation
et la recherche scientifique, la création culturelle et artistique, la qualité
de la vie et de l’environnement, et d’autres éléments encore» ( Extrait du
discours adressé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à la Nation à l’occasion de
la Fête du Trône, le 30 juillet 2014).», nous explique Nabil Baraka, directeur du Festival.
Et d’ajouter : « Cette
manifestation, unique dans son genre, met
en valeur un legs ancestral tout
en constituant un trait d’union entre un présent en action et un futur en
construction. La tribu des Beni Arous comme toutes celles de la région
inscrivent le développement dans la continuité, le respect de l’authenticité,
et la modernité. Dans cette région
imprégnée de l’esprit soufi du qotb
soufi Moulay Abdessalam Ben Mchich, les invités du Festival MATA
partagent et apprécient non seulement une performance spectaculaire
exceptionnelle mais également des valeurs précieuses de paix, de tolérance,
d’amour, de dialogue entre les peuples, les cultures et les religions. Homme et
cheval ont bien rappelé lors des trois
journées du Festival que la récompense du sacrifice au nom de l’Amour est
encore l’Amour, magnifié, un amour fait d’espoir et de joie de vivre. Le
Festival se veut aussi un hommage à la Nature et un appel à sa sauvegarde. ».
L’Association Alamiya
Laaroussia a veillé à ce que les infrastructures, l’organisation et les
services du festival soient à la hauteur de cette belle manifestation. Son
action socioculturelle est vouée au
service de la communauté locale, de la région et, à travers cela, au service de
l’image internationale du Royaume du Maroc. Elle est tout à fait consciente du
rôle important et incontournable des médias dans la promotion artistique,
culturelle, sportive et économique des régions. C’est pourquoi, elle appelle à
un partenariat durable entre les médias, envisagés comme vecteur de développement
culturel, par la promotion des événements et des actions ; et les associations
à vocation locale et régionale entrevues comme moteur de développement
socioculturel, touristique et économique.
Par rapport aux enjeux
de cette manifestation culturelle, Nabila Baraka, présidente de l’Association
organisatrice a écrit : «Le Festival international d’équitation Mata fait
partie du festival international de la diversité culturelle de l’UNESCO. La
construction a duré 7 ans; elle n’est pas encore terminée! Justement, les
architectes de ce joyau n’ont pas le goût de l’inachevé. Et c’est tant mieux.
Chaque année, les bâtisseurs ajoutent une nouvelle pierre à l’édifice.
Accueillants, chaleureux et hospitaliers, les habitants ont un plaisir toujours
renouvelé de fêter l’anniversaire de sa création. Toutes les fins du mois de
mai, le village de Zniyed particulièrement et les tribus avoisinantes et la
région du nord en générale se pare de ses plus beaux atours et s’apprête à
recevoir les vibrations de ce festival international équestre unique « MATA ».
Accordons-nous le droit, avec leur autorisation bien sûr de nous remémorer avec
eux les images de certaines éditions. ».
Nabila Baraka a
affirmé lors de la premiere édition que ce Festival est «
le cadre où la culture des Jbala s’exprime avec fierté à travers toutes
ses expressions. A cet effet, différents centres seront créés pour la
préservation de ce patrimoine culturel. Les trois premiers que nous envisageons
de lancer sont : L’école mata pour l’art équestre et l’élevage des chevaux à
Zniyed, une école de musique à Jahjouka et une autre à Tarden consacrée au
chant « ayou ». Désormais, nos efforts
visent également le développement économique durable de la région par la
création et le suivi de coopératives qui valorisent les produits du terroir et
de l’artisanat. Ces données réunies, en dynamisant la région et en la revalorisant, créeront les
conditions de développement d’un tourisme rural, national et international, de
qualité, dont les effets bénéfiques seront multiples à l'avenir. ».
Le festival Mata est
unique. Il fait référence au site qu’il
a marqué de son empreinte à travers les siècles : la région des Beni Arous,
au cœur du pays Jbala, entre vallées luxuriantes et montagnes couronnées de chênes-liège.
Lieu magique élu par les saints, où l’histoire de la Mashishia Chadiliya s’est
écrite somptueusement et où le Qotb Moulay Abdeslam Ben Mschish, soufi et
savant, a gravé dans les cœurs des hommes et des femmes vénération d’Allah et
amour de son Prophète (SWS). Le jeu mata est probablement inspiré du
bouzkachi, un jeu similaire mais plus violent, importé selon la légende par
Moulay Abdeslam Ben Mshich lors de sa visite à Ibn Boukhari. Le bouzkachi
pratiqué en Afghanistan a pour enjeu le cadavre d’une chèvre que se disputent
les cavaliers dans des joutes brutales qui font de nombreux blessés. Le mata,
tel que le pratiquent les Jbalas, est plus raffiné, plus élégant, plus
plaisant à voir. La grâce du cavalier et du cheval, leur entente, exprimés
dans ce paysage naturel, font surtout penser à un duo artistique où
l’imagination s’allie à la créativité́ pour faire naitre une impression de
beauté́ et une sensation de liberté́. Une apothéose qui comble l’ensemble des
spectateurs.
Au-delà̀ de la
victoire, c’est le plaisir de cette communion, la jouissance et la
réjouissance, que participants et public recherchent. C’est aussi l’attachement
à une culture ancestrale par laquelle s’expriment le sens de l’honneur
ressuscité, réhabilité́ ; la foi sans cesse retrouvée ; le patriotisme comme
école soufie, message spirituel et valeur universelle. Tout l’héritage
humaniste légué́ par Moulay Abdeslam Ben Mchisch aux chorfas alamiyynes d’abord, mais aussi à tous les
adeptes, à tous les habitants de cette région exceptionnelle, à tous ceux
qui, de par le monde, savent goûter au plaisir du partage.
Au-delà de la
victoire, c’est le plaisir que participants et public recherchent, c’est la
jouissance et la réjouissance, c’est l’attachement à une culture ancestrale,
c’est le sens de l’honneur ressuscité, réhabilité, c’est la foi sans cesse
retrouvée, c’est le patriotisme comme école soufie, comme message spirituel,
comme valeurs universelles, un véritable héritage humaniste légué par Moulay
Abdeslam Ben Mchisch aux chorfas Alamiyynes
d’abord, mais aussi à tous les adeptes, à tous les habitants de cette région
exceptionnelle, à tous ceux qui, de par le monde, savent ce qu’est le partage.
Il est à souligner que le Jeu MATA est une compétition
équestre qui se déroule en pleine nature, au cours de laquelle se mesurent les
meilleurs cavaliers des Beni Arous et autres tribus voisines (Beni Gorfet, Souk
Tolba, etc.) qui se disputent une poupée de roseaux chargée des symboles de la
fertilité et du printemps. Ces chevauchées sont l’espace d’un double communion,
entre l’homme et la nature d’une part, entre l’homme et le cheval d’autre part.
Une communion privilégiée dont la richesse d’expression est multiple et variée
et que le festival entend mettre en évidence et faire mieux connaître aux
visiteurs.
Des milliers de
participants ont été drainés lors des précédentes éditions. Leur enthousiasme
et leur engouement ont donné à la fête son plus grand éclat. Trois jours d’une
fête empreinte de convivialité, de spiritualité, de tradition et d’authenticité,
d’échanges divers donnant les
lettres de noblesse à cette manifestation qui tend à parfaire le bien-être des
citoyens et le développement global
auquel ces derniers aspirent.
0 التعليقات:
إرسال تعليق